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2 février : jour de la marmotte ou… Journée des zones humides

 

Suivi (2014/02/09) : Si l’événement est passé sous silence ici au Québec, encore plus au Canada (!), ce ne fut pas le cas au Costa Rica où les milieux humides (humedales) sont pris très au sérieux. Si l’espagnol ne vous rebute pas, je vous invite à prendre connaissance du communiqué de presse de la SINAC (équivalent de Parcs Québec ici) à ce propos. Pura vida!

 

Alors que le 2 février approche, nous vient à l’esprit la fameuse sortie de la marmotte pour spéculer collectivement sur la fin prochaine de l’hiver. Pourtant cette journée est soulignée pour des raisons bien différentes dans plusieurs pays de la planète, en effet, il s’agit aussi de la Journée mondiale des zones humides. L’ONU ayant décrétée 2014 Année internationale de l’agriculture familiale,  la Convention de Ramsar a choisi à dessein « Les zones humides et l’agriculture » comme thème de la Journée mondiale des zones humides 2014. Ici au Québec, la période de l’année et la présence habituelle (!) de la neige nous fait facilement oublier ces écosystèmes importants, mais ne faut-il pas garder en tête le fait que les milieux humides figurent parmi nos plus beaux habitats floristiques… mais combien fragiles? Dans ces écosystèmes se concentre le plus grand nombre d’espèces à statut précaire de la province!

Cette année, l’occasion est bonne pour prendre connaissance (ou revoir) des deux rapports du Centre de la science de la biodiversité du Québec sur la situation des milieux humides. Ces deux études avaient été commandées par le MDDEFP en 2012, le Ministère les a rendu publics au cours de l’année dernière. Ces études serviront à enrichir la réflexion dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle loi sur la conservation et la gestion durable des milieux humides et hydriques au Québec. La volonté de dépôt de cette loi en 2014 vient tout juste d’être réaffirmée par le ministre Blanchet (voir le communiqué plus bas). L’adoption de cette loi doit se faire dans un laps de temps tout de même restreint car la Loi crépusculaire de 2012 concernant des mesures de compensation imposait un délai stricte de deux ans pour l’adoption d’une loi plus conséquente sur la protection des milieux humides.

Bravo au ministre d’amorcer ainsi la Journée mondiale des zones humides de cette année! Souhaitons que les élections pressenties ne viendrons pas chambouler cette belle opportunité de finalement protéger de façon adéquate ces écosystèmes si précieux.

 

Le tout récent communiqué de presse du ministre Blanchet qui précise les enjeux relatifs aux milieux humides (http://www.mddep.gouv.qc.ca/Infuseur/imprimer_communique.asp?no=2760) (Québec, 22 janvier 2014)

 

Les deux documents des chercheurs du CSBQ :

L’étude, sur les milieux humides dans le Québec méridional, menée par Monique Poulin et Stéphanie Pellerin, de l’Université Laval et de l’Institut de recherche en biologie végétale, indique, notamment, que dans les Basses-terres du Saint-Laurent, 12 % des milieux humides sont protégés, alors qu’à l’échelle du Québec, c’est 8 %. Au cours des 22 dernières années, les résultats démontrent également que 19 % des milieux humides présents sur ce territoire ont été perturbés.

L’étude de Me Sophie Lavallée, de la Faculté de droit de l’Université Laval présente une analyse de l’état actuel du droit au Québec et ailleurs dans le monde tout en documentant diverses approches.

  • Le titre : Analyse de l’état actuel du droit et recommandations en vue de l’adoption d’une loi sur la conservation et la gestion durable des milieux humides au Québec (http://www.mddefp.gouv.qc.ca/eau/rives/Analyse-etat-actuel-droit-recommandations-loi.pdf, pdf 341 ko). Rapport final par Sophie Lavallée, L.L.D. professeur titulaire, Faculté de droit, Université Laval, avocate membre du Barreau du Québec et chercheure au Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ).

 


Iris_versicolor-4574L’Iris versicolore (Iris versicolor Linnaeus), une belle espèce obligée des milieux humides, est représentée sur le drapeau de la province et constitue officiellement l’emblème floristique du Québec depuis 1999.