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Historique

Ses tout débuts

FloraQuebeca naquit d’abord dans l’esprit de trois femmes: Isabelle Dupras, Thérèse Romer et Gisèle Lamoureux. Au début de 1996, toutes trois s’inquiétaient de la récolte intensive de plantes sauvages à des fins commerciales au Québec.

Isabelle et Thérèse œuvrant dans le domaine horticole, témoignaient d’abus dans ce commerce. Elles désiraient sensibiliser tant les commerçants que les clients aux dangers de certaines pratiques pour la flore. Elles souhaitaient l’établissement d’un code d’éthique dans ce domaine.

Avec Fleurbec, Gisèle préparait Flore printanière, traitant des plantes forestières. Elle découvrait que ces plantes présentent une croissance lente, grandissent pendant 10, 15 et même 25 ans avant de fleurir. Depuis à peine un an, un règlement protégeait l’ail des bois, visant à stopper sa raréfaction due au commerce à des fins alimentaires. Ce règlement arrivait après 15 ans de sensibilisation et de pressions, un dossier initié et défendu tout ce temps par Gisèle, en collaboration avec l’Association des biologistes du Québec.

Et en arrière plan aussi, l’histoire du ginseng, presque disparu en à peine 30 ans de récoltes commerciales à des fins médicinales.

Ces expériences avaient préparé la rencontre mémorable de ces trois femmes, déterminées à protéger la flore contre la cueillette abusive à des fins commerciales, que ce soit à des fins horticoles, alimentaires ou médicinales. Quant à rêver, elles visaient encore plus grand: une association vouée à la connaissance, à la promotion et surtout à la protection de la flore et des paysages végétaux du Québec.

Pour fêter le printemps 1996, elles organisent une assemblée de fondation pour le 23 mars 1996, au Biodôme. Elles lancent une convocation qui trouve écho dans les diverses associations apparentées, tant en botanique qu’en horticulture (voir le Communiqué «Création d’une association pour la protection de la flore indigène»).

C’est un franc succès: plus de 150 personnes participent à l’assemblée de fondation. Thérèse propose le Règlement général et rend compte des démarches d’incorporation qu’elle a déjà amorcées au nom des trois membres du conseil d’administration provisoire (Gisèle, Thérèse et Célyne Lafrance), Gisèle propose le nom FloraQuebeca et Célyne ouvre les livres comptables. L’assemblée a l’honneur d’entendre le ministre de l’Environnement, David Cliche, prononcer une allocution et annoncer la désignation imminente de 10 plantes menacées ou vulnérables, qui s’ajoutent aux 9 existantes.

Lors de cette assemblée se forme un premier conseil d’administration de six personnes: Gisèle, Thérèse, Célyne, Isabelle, Andrée Nault et Stuart Hay. Trois comités permanents se créent: Communications, Plantes rares et Excursions, de même que 6 comités ad hoc: Commerce des plantes indigènes à des fins horticoles, Répertoire des botanistes expérimentés, Escouade des petits coups vites, Cueillette et développement durable, Sauvetages des plantes indigènes, Sites protégés. Tous ces comités comptent une personne responsable et un premier canevas de travail! L’assemblée souhaite la formation de 6 autres comités… qui restent orphelins, faute de personnes disposées à les prendre en charge.

En peu de temps, grâce au travail diligent de Denis Paquette, naît le premier numéro du bulletin, daté du printemps 1996 et relatant les détails de la réunion de la fondation. Bien sûr, on y sent l’enthousiasme d’un super grand départ. Le deuxième numéro paraît à l’été 1996, et l’éditorial de Thérèse Romer annonce que nous sommes déjà 250 membres. Ce numéro nous présente notre superbe logo, créé par Louise Tanguay, graphiste et photographe (maintenant de grande renommée), une amie de Thérèse.

C’est parti …

À peine un mois après l’assemblée de fondation, le 26 avril 1996, nous recevons nos lettres patentes.

Texte de Marie-Hélène Fraser et Gisèle Lamoureux

Vous trouverez également ici une affiche de l’Opération Trille ainsi que le premier dépliant écrit par les membres de FloraQuebeca en 1997 (N.B.: lien corrigé le 18/03/19).

Réalisations au fil des ans

En plus des articles régulièrement publiés dans notre bulletin, nos membres ont contribué à d’autres publications. Nous avions publié des articles dans la revue Quatre-Temps, des Amis du Jardin botanique de Montréal. Aussi, certains de nos membres furent invités à quelques reprises par les médias locaux et nationaux, à exprimer leurs opinions. À titre d’exemples, nous avons participé à la préparation d’un cahier spécial sur la biodiversité publié par le quotidien Le Soleil, le 30 mai 1998. La même année, le 25 juin Radio-Canada diffusa une entrevue avec Patrick Nantel à l’émission Jardins d’aujourd’hui.

FloraQuebeca s’implique directement dans des opérations visant la conservation des populations floristiques. En avril 1998, nous avons organisé à Laval, un sauvetage de plantes forestières sur un site voué à être détruit. Les plantes récupérées furent relocalisées au parc de la Nature et au boisé Papineau, à Laval, de même qu’au Jardin botanique de Montréal. Une équipe de Radio-Canada filma un reportage sur l’évènement, diffusé au Réseau de l’Information. Loin de s’illusionner sur l’impact direct de cette intervention sur la protection de la flore, ceux qui y participèrent ont pu observer toutefois, qu’elle attira l’attention du public sur la valeur de la protection de la flore indigène et pour cette raison, elle eut définitivement, un impact éducatif important.

Enfin, nous avions rentrés directement en contact avec la population. D’abord, lors de la deuxième édition de notre Opération Trilles & Cie, qui se déroula au cours des deux premières fins de semaine de mai 1998, une vingtaine de nos membres se sont alors répartis dans les parcs naturels de la grande région de Montréal. L’opération consistait à présenter aux visiteurs de ces parcs une affiche et un dépliant expliquant la fragilité et la valeur de notre flore printanière, afin de les encourager à respecter cette flore en principe protégée dans les parcs. Deux semaines plus tard, nous présentions un kiosque d’information sur le même thème au Rendez-vous horticole du Jardin botanique de Montréal. Nous avons répété cette action en 1999 et en 2000, avec un tout nouveau kiosque, particulièrement lors de la Corvée du Mont-Royal. Grâce à ces interventions, nous estimons avoir touché plusieurs centaines de personnes.

À trois occasions, nous avons présenté des mémoires faisant valoir la nécessité de préserver la flore et ses habitats à l’occasion d’une consultation publique : en mars 1998, lors de la révision de schéma d’aménagement de la M.R.C. du Granit, dans l’Estrie – afin d’encourager la protection de la Montagne de Marbre; lors de l’examen des projets de parc provincial de Plaisance, dans l’Outaouais (décembre 1998) et de la rivière Vauréal, sur l’île d’Anticosti (avril 1999).

En octobre 1998, nous avons participé à la Table ronde sur le développement des plantes médicinales biologiques au Québec, organisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du Québec et la Guilde des herboristes. En novembre de la même année, nous avons participé au colloque «Un programme commun pour la biodiversité» organisé par l’Union québécoise pour la conservation de la nature. De plus, le 19 février 1999, nous avons participé à l’Atelier d’orientation sur le prélèvement des plantes indigènes à des fins commerciales, organisé en collaboration avec la Direction de la conservation du ministère de l’Environnement. Ces interventions publiques permirent de faire connaître notre association aux autres groupes de citoyens intéressés par la conservation, de même que de préconiser la protection de la diversité de notre flore au moment de planifier le développement de marchés susceptibles de s’approvisionner en tout ou en partie, à même les populations sauvages de plantes.

Enfin, au mois d’avril 1999, nous avons participé activement à une campagne favorisant l’adoption par le gouvernement de l’Iris versicolore en tant qu’emblème floral officiel du Québec. Des milliers de cartes postales furent distribuées, directement par nos membres. Apparemment cette campagne aura porté fruits puisque le gouvernement a finalement adopté comme emblème floral, l’Iris versicolore, une plante indigène au Québec.

Projet réseau flore (2008-2011)

FloraQuebeca a mené un projet visant à structurer, dynamiser et outiller une communauté d’intervenants en lien avec la conservation de la flore du Québec. Les résultats de ces efforts sont ici mis en ligne: atelier portant sur le rétablissement des espèces floristiques en péril (2008), atelier sur le financement du rétablissement des espèces en péril (2010), atelier de février 2011 sur le réseau d’intervenants en floristique, démarches pour tenter de mettre sur pied une «Fondation de la flore» ou son équivalent, etc.