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Prolifération dans les fossés

Pourquoi une plante autrefois très clairsemée envahirait-elle le sud du Québec, surtout en bordure des autoroutes? C’est qu’il ne s’agit pas de la même plante, révèle une équipe du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD), dirigée par Claude Lavoie et François Belzile. En effet, ce qu’on croyait être du roseau commun indigène serait plutôt une sous-espèce de roseau originaire d’Asie, particulièrement bien adaptée aux milieux perturbés et tolérante aux sels de déglaçage.

C’est grâce à des analyses génétiques sur 289 spécimens de roseau conservés dans des herbiers que l’étudiant-chercheur Benjamin Lelong a fait cette découverte. Le roseau exotique aurait fait son apparition vers 1916, mais n’aurait amorcé sa prolifération qu’au cours des années 1960. À partir d’un inventaire qui l’a conduit de la frontière ontarienne à Anticosti, l’étudiant au doctorat a ainsi constaté que plus 90% des colonies sont aujourd’hui composées de roseau exotique. Quant au roseau indigène, le Québec n’en compterait plus que 26 colonies.

Source: Magazine Contact, Université Laval, mai 2006